L’impact environnemental du smartphone

Numérique Responsable

Des promos sur les smartphones, des bons plans sur les écouteurs Bluetooth, une réduction canon sur la montre connectée dernier cri ? Ils sont nombreux à essayer de nous vendre des supers produits, des supers services pour notre bien et en plus pas cher…

La réalité est toute autre. Quel est réellement le coût de ces équipements ? Pas seulement du coût financier mais aussi de ses impacts environnementaux.

50 métaux différents et beaucoup d’eau pour fabriquer notre smartphone

L’achat d’un équipement numérique a un fort impact environnemental. Savez-vous qu’il faut une cinquantaine de métaux différents pour fabriquer un smartphone ? Ces métaux sont extraits de la croute terrestre, dans des mines qui générèrent beaucoup de pollution des sols, avec des conditions de travail souvent catastrophiques.

Il y a très peu de métaux dans une très grande quantité de terre. Ainsi, une opération de raffinage doit être menée et nécessite énormément d’eau douce, ce qui rentre très souvent en concurrence avec les besoins en eau des populations locales.

Notre smartphone fait plusieurs fois le tour du monde

L’extraction des métaux se situe principalement en Asie du Sud-Est, en Afrique Centrale, en Australie et en Amérique du Sud. Le raffinage et la transformation s’opèrent généralement en Chine. Les composants électroniques sont ensuite fabriqués en Asie ainsi qu’aux États-Unis. L’assemblage des composants principalement en Asie et enfin le transport du produit fini dans le monde entier !

Et oui, le bilan carbone de la fabrication ainsi que du transport associé est très fort : de l’ordre de 55 kg CO2 pour un smartphone (1) (soit la même quantité qu’un Poitiers-Bordeaux en voiture) et 180 kg CO2 pour un ordinateur portable (soit la même quantité qu’un Paris-Marseille en voiture).

L’utilisation de son smartphone n’a pas un impact si important que cela

Comparé à la phase de fabrication, l’usage des équipements numériques à une empreinte environnementale bien plus faible : de l’ordre de 20 fois plus faible pour un ordinateur portable et 200 fois pour un smartphone (1) !

Et surtout en France ! En effet, notre énergie étant massivement nucléaire, avec une faible émission de CO2, l’impact carbone en France est entre 5 et 20 fois moins élevé que nos voisins Allemands (2).

Attention, n’allez pas dire que je vous incite à laisser tout allumé tout le temps 😉 Vous pouvez bien entendu continuer à éteindre votre téléphone la nuit et mettre en veille votre ordinateur entre midi et deux !

Les déchets ne sont pas aussi bien recyclés que nous le pensons

En France nous avons l’habitude de recycler. Mais savez-vous que seuls 17% des équipements numériques partent en filière de recyclage dans le monde (3) ? C’est 49% en France en 2020 (4). En effet, de nombreux équipements ne sont plus utilisés, dorment dans nos placard à cause du « au cas où » ou « ça pourrait servir ».

Ensuite, certains métaux sont assez faciles à recycler mais ce n’est qu’une infime minorité. La plupart sont des alliages de toutes petites quantités de métaux, impossibles à dissocier. Ainsi, moins de 30% de la matière d’un smartphone est, à ce jour, recyclable.

Enfin, il existe un trafic illégal qui détourne les réseaux de recyclage et envoient ces équipements à l’autre bout du monde, dans des conditions dangereuses pour l’Homme et la planète.

Donc au final, le recyclage c’est peau de chagrin !

Pour agir efficacement, utilisons la règle des 5R

La règle des 5R, concept utilisé pour le zéro déchets, a été adapté pour un numérique plus responsable :

Refuser : éviter d’acheter. Ais-je vraiment besoin de ce matériel ou ce service ? De quelles alternatives disposons-nous ? Cette publicité qui m’incite à acheter œuvre-t-elle pour mon bien ? Quel cadeau vraiment utile vais-je pouvoir faire pour Noël ?

Réduire : avons-nous besoin de tous ces équipements, sont-ils vraiment utiles ? Nous pourrions partager ou mutualiser nos équipements, limiter les options, les gadgets… Si un achat est nécessaire, pouvons-nous nous tourner vers du matériel reconditionné ?

Réparer : plutôt que de jeter et de remplacer, réparons les équipements, prolongeons la durée de vie du matériel. Il est possible de former ses collaborateurs à la réparation, d’utiliser des repair’café ou de s’entourer de réparateurs.

Réutiliser : lorsque l’équipement est à bout de souffle ou n’est plus adapté aux usages, pouvons-nous le réutiliser pour d’autres besoins ? internes ou externes, dons à des écoles ou des associations.

Recycler : Enfin, quand on ne peut vraiment plus rien en faire… Recycler, mais bien se rappeler que ce n’est pas une fin en soi et qu’une infime partie pourra être réutilisée.

Et vous, quelles actions mettez-vous en œuvre pour limiter vos impacts sur l’environnement ? Si vous aussi vous souhaitez vous engager dans une démarche de réduction de votre empreinte carbone numérique, consultez nos propositions pour décarboner vos systèmes d’information !

(1) Sources compilées de l’INR, Boavizta et Ecodiag

(2) Electricity Maps – 08/2023 : https://app.electricitymaps.com/map

(3) ONU 2020 – https://www.weforum.org/agenda/2020/07/global-electronic-waste-recycling-management/

(4) ADEME 2020 – https://librairie.ademe.fr/dechets-economie-circulaire/5191-equipements-electriques-et-electroniques-donnees-2020.html

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